Lutter contre les adventices avec des herbicides devient de plus en plus problématique en rotation céréalière.
Le coût moyen de désherbage des céréales a plus que doublé en quinze ans et il est fréquent d’observer des programmes désherbage excéder les 100 €/ha en blé.
Nous avons précédemment établi le lien entre entre l’évolution de la matière organique, l’apparition d’anaérobioses et la prolifération de certaines adventices dans cet article :
“La gestion de la matière organique impacte les problématiques de désherbage”
Notre objectif ici est de proposer des solutions alternatives pour retrouver de l’efficacité en désherbage face à des situations de problématiques adventices devenues compliquées.
Le tronc commun de l’apparition de certaines adventices (vulpins, chardon, rumex à feuilles obtuses, brôme, renouées) est la manifestation de la matière organique en anaérobiose.
Le calcium est un élément indispensable à la nutrition végétale et à la structuration du sol.
ll sert de pont entre la matière organique et les argiles pour former le complexe argilo-humique. Celui-ci engendre une meilleure aération du sol et améliore le potentiel de rétention des éléments minéraux.
Des apports de carbonate de calcium adaptés permettent de :
—> Nous recommandons un entretien des parcelles avec des apports de calcaire : application de CaCO3 à hauteur de 1 t/ha pour 10% d’argile tous les ans.
Voici le retour d’Arnaud Jacob, agriculteur en Haute-Marne (52) :
“Il y a 7 ans, je dénombrais jusqu’à 600 vulpins/m2 dans certaines zones très infestées. J’ai mis en place les recommandations d'Oligo+ au travers des apports de calcaire crû.
Avant que le calcaire n’apporte ses premiers bénéfices, le coût du désherbage en blé oscillait entre 120 et 150 €/ha. Aujourd’hui, ce coût est tombé à environ 70 €/ha.
Le coût de la tonne de calcaire rendue sur mon exploitation est de 22 €/t cette année, avec des apports de 2 t/ha dans les parcelles à 35% d’argiles - soit 44 €/ha - et 4 à 6 t/ha dans les zones historiquement sales - soit 88 à 132 €/ha.
Les bénéfices des apports de calcaire sont à raisonner à l’échelle de la rotation. Je ne fais plus d’anti-graminées sur les pois, ni sur l’orge de printemps. Le support s’assainit et je retrouve de l’efficacité dans mes désherbages.”
La paille permet de rapporter de l’énergie au sol en lui restituant de la matière organique. En cela, elle est considérée comme un éco-carburant du sol.
Si cela est vrai sur le papier, dans des cas où des problématiques d’adventices sont avérées, restituer au sol des pailles broyées finement peut entraîner des difficultés techniques.
En effet, plus les pailles sont broyées fines et plus elles génèrent de menue paille : 15 à 30% de menue paille en plus lors du broyage (jusqu’à 40% pour des orges de printemps en période de canicule). Plus on broie fin, plus on favorise les anaérobioses.
Un gros point de vigilance doit être porté sur la gestion de la paille pour éviter d’aggraver les problématiques liées au désherbage.
Comment adapter la gestion de la paille :
De la famille des Polygonacées, le sarrasin est une plante intéressante pour lever les anaérobioses.
En effet, celui-ci a la faculté d’absorber l’azote sous forme nitrites (NO2), conséquence de la rétrogradation des nitrates par les bactéries anaérobies. Cette forme d’azote non-assimilable par les cultures est alors transformé en protéines puis restitué sous forme d’azote organique.
Il est possible de semer cette plante en couvert d’interculture pour valoriser les nitrites pendant la période estivale et limiter les phénomènes d’anaérobioses.
Gestion du sarrasin en couvert d’interculture :
Comme évoqué ci-dessus, les graminées sont des plantes qui luttent contre les anaérobioses en apportant de la matière organique labile via leurs exsudats racinaires. La matière organique labile vient principalement des racines (2,5 fois plus que les parties aériennes).
Il est donc intéressant de les semer en couvert végétal d’interculture dans cette optique de gestion de cette typologie d’anaérobiose et de problématique de MO.
Gestion du couvert de graminées :
Chez Oligo+, notre mission est de simplifier votre métier en vous permettant de travailler plus sereinement, d'améliorer vos marges et d'avoir une meilleure intégration environnementale.
Comment ?