Gestion des adventices
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Trois pistes de réflexion pour retrouver de l’efficacité en désherbage

Roméo Vezo
20/10/22

Lutter contre les adventices avec des herbicides devient de plus en plus problématique en rotation céréalière.

Le coût moyen de désherbage des céréales a plus que doublé en quinze ans et il est fréquent d’observer des programmes désherbage excéder les 100 €/ha en blé.

Nous avons précédemment établi le lien entre entre l’évolution de la matière organique, l’apparition d’anaérobioses et la prolifération de certaines adventices dans cet article :

“La gestion de la matière organique impacte les problématiques de désherbage”

Notre objectif ici est de proposer des solutions alternatives pour retrouver de l’efficacité en désherbage face à des situations de problématiques adventices devenues compliquées. 

1 - Apporter des corrections directes au sol

Le tronc commun de l’apparition de certaines adventices (vulpins, chardon, rumex à feuilles obtuses, brôme, renouées) est la manifestation de la matière organique en anaérobiose.

Le carbonate de calcium : clé de voûte d’un système productif et efficace

Le calcium est un élément indispensable à la nutrition végétale et à la structuration du sol.

ll sert de pont entre la matière organique et les argiles pour former le complexe argilo-humique. Celui-ci engendre une meilleure aération du sol et améliore le potentiel de rétention des éléments minéraux.

Des apports de carbonate de calcium adaptés permettent de :

  • Limiter les anaérobioses (manque d’oxygène dans le sol) : en amenant de la structure directe, un équilibre se crée entre les bactéries aérobies et anaérobies.
  • Favoriser la MO labile : en évitant que la MO se stabilise de façon anarchique au travers de l’anaérobiose.
  • Retrouver une efficacité du désherbage (vulpin, ray-grass, chardon, etc) : en créant des conditions défavorables à leur levée de dormance.
  • Régler les problèmes de structure (liaison Argile-Calcium-Humus) : en créant une meilleure aération du sol ainsi qu’une meilleure infiltration et absorption de l’eau
  • Assurer un flux continu de calcium : le CaCO3 permet aux bactéries anaérobies d’utiliser l’oxygène présent sur le CaCO3 et de libérer ainsi à la fois du CO2 et un flux continu de calcium au sol.
  • Débloquer des difficultés d’assimilation des éléments : en libérant du potassium et du magnésium pour la plante et en débloquant certains minéraux comme le manganèse.
  • Améliorer la transformation des nitrates et nitrites que les plantes ne peuvent assimiler : en évitant la rétrogradation de ceux-ci par les bactéries anaérobies. L’objectif est de convertir une grosse partie de l’azote minéral sous forme d’acides aminés pour le stocker dans le sol et bénéficier à la faune présente au niveau de la rhizosphère. 
Le CaCO3 permet la création du complexe argilo-humique et la libération d'un flux continu de calcium au sol (OLIGO+, 2022)

—> Nous recommandons un entretien des parcelles avec des apports de calcaire : application de CaCO3 à hauteur de 1 t/ha pour 10% d’argile tous les ans.

Voici le retour d’Arnaud Jacob, agriculteur en Haute-Marne (52) :

“Il y a 7 ans, je dénombrais jusqu’à 600 vulpins/m2 dans certaines zones très infestées. J’ai mis en place les recommandations d'Oligo+ au travers des apports de calcaire crû. 

Avant que le calcaire n’apporte ses premiers bénéfices, le coût du désherbage en blé oscillait entre 120 et 150 €/ha. Aujourd’hui, ce coût est tombé à environ 70 €/ha.

Le coût de la tonne de calcaire rendue sur mon exploitation est de 22 €/t cette année, avec des apports de 2 t/ha dans les parcelles à 35% d’argiles - soit 44 €/ha - et 4 à 6 t/ha dans les zones historiquement sales - soit 88 à 132 €/ha.

Les bénéfices des apports de calcaire sont à raisonner à l’échelle de la rotation. Je ne fais plus d’anti-graminées sur les pois, ni sur l’orge de printemps. Le support s’assainit et je retrouve de l’efficacité dans mes désherbages.” 

2 - Adapter la gestion de la paille et de la menue paille

La paille permet de rapporter de l’énergie au sol en lui restituant de la matière organique. En cela, elle est considérée comme un éco-carburant du sol.

Si cela est vrai sur le papier, dans des cas où des problématiques d’adventices sont avérées, restituer au sol des pailles broyées finement peut entraîner des difficultés techniques.

En effet, plus les pailles sont broyées fines et plus elles génèrent de menue paille : 15 à 30% de menue paille en plus lors du broyage (jusqu’à 40% pour des orges de printemps en période de canicule). Plus on broie fin, plus on favorise les anaérobioses.

Un gros point de vigilance doit être porté sur la gestion de la paille pour éviter d’aggraver les problématiques liées au désherbage.

Comment adapter la gestion de la paille :

  • Investir dans un système de récupération de menue paille.
  • Ne récolter que les épis et faucher la paille en brin-long pour éviter le broyage.
  • Possibilité d’exporter les pailles. 
Adapter la gestion de la paille est un levier de plus pour limiter les anaérobioses (OLIGO+, 2022)

3 - Utiliser des couverts végétaux

Le sarrasin : une technique intéressante pour lever les anaérobioses 

De la famille des Polygonacées, le sarrasin est une plante intéressante pour lever les anaérobioses.

En effet, celui-ci a la faculté d’absorber l’azote sous forme nitrites (NO2), conséquence de la rétrogradation des nitrates par les bactéries anaérobies. Cette forme d’azote non-assimilable par les cultures est alors transformé en protéines puis restitué sous forme d’azote organique.

Il est possible de semer cette plante en couvert d’interculture pour valoriser les nitrites pendant la période estivale et limiter les phénomènes d’anaérobioses.

Gestion du sarrasin en couvert d’interculture :

  • Au minimum 250 pieds/m2 levés.
  • Broyage ou mulchage avant floraison pour éviter la lignification et restituer de l’azote organique au sol. 
Le sarrasin comme couvert végétal est un levier supplémentaire dans l’arsenal de lutte contre les anaérobioses (OLIGO+, 2022)

Un autre couvert végétal idéal : les graminées

Comme évoqué ci-dessus, les graminées sont des plantes qui luttent contre les anaérobioses en apportant de la matière organique labile via leurs exsudats racinaires. La matière organique labile vient principalement des racines (2,5 fois plus que les parties aériennes).

Il est donc intéressant de les semer en couvert végétal d’interculture dans cette optique de gestion de cette typologie d’anaérobiose et de problématique de MO.

Gestion du couvert de graminées :

  • Au minimum 250 pieds/m2 levés avec environ 70% de graminées et 30% de légumineuses.
  • Possibilités de choix des graminées pour le couvert : ray grass, blé, orge de printemps ou d’hiver.
  • Broyage ou mulchage avant floraison pour éviter la lignification et restituer de l’azote organique au sol. 

Chez Oligo+, notre mission est de simplifier votre métier en vous permettant de travailler plus sereinement, d'améliorer vos marges et d'avoir une meilleure intégration environnementale.

Comment ?

  • En proposant des engrais à la fois simples d’utilisation, révolutionnaires, et économiques.
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  • Notre volonté d’apporter de l’importance à la prise en compte de trois facteurs indispensables à un système qui progresse : l’Homme, le sol et la plante. Nous construisons cette méthode solide, et personnalisée, qui saura s’adapter à chaque ferme pour combiner performance et protection du sol grâce à des pratiques simples et maitrisées.