Les prairies, comme les autres cultures, requièrent une fertilisation adéquate pour atteindre leur plein potentiel.
L’azote est certes le premier élément à regarder pour assurer une bonne productivité. Néanmoins, il ne faut pas sous-estimer l'importance des apports en phosphore, potassium, soufre et calcium.
Voici une synthèse pour vous permettre d’optimiser votre fertilisation et d’aller chercher une productivité maximale.
Comme pour toutes les cultures, la fertilisation des prairies doit permettre de couvrir les besoins des plantes sans appauvrir les sols, ni exagérer les apports.
Le calcul de la fertilisation azotée doit être adapté selon la nature de la prairie (permanente, temporaire, présence de légumineuses, qualité de la flore), son utilisation (pâturage, récolte) et son niveau d’intensification (chargement en UGB, nombre de coupes, rendements).
Pour déterminer la dose totale d'azote nécessaire, il est recommandé d'anticiper dès l'hiver en se basant sur les exportations de la culture, lesquelles dépendent de l'utilisation de la prairie.
→ Les besoins en azote de la prairie correspondent à la production exportée (en tonnes de Matière Sèche/ha).
→ De ces besoins estimés, on déduit la fourniture du sol en azote et la fixation d’azote par les légumineuses.
On peut considérer les besoins suivants :
→ Pâturage : 20 à 30 uN/tMS.
→ Foin : 30 à 50 uN/tMS.
→ Ensilage : 40 à 60 uN/tMS.
🌿 Aucun apport n’est recommandé en système extensif : > 50 ares/UGB.
💡 Les associations avec des légumineuses permettent de réduire la dose totale d'azote de 30 à 50 unités par tonne de matière sèche.
⚠️ Il est important de prendre en compte l'azote contenu dans les effluents d'élevage souvent utilisés sur les prairies. À noter que les légumineuses n'ont pas besoin d'apports azotés.
Le fractionnement de l'azote est important si l’apport dépasse les 100 unités :
En théorie, le premier apport est à réaliser lorsque la somme des températures en base 0°C depuis le 1er janvier a atteint 200°C (modèle de prévision Arvalis, Date N’Prairie).
Suite à l’interprétation de plusieurs centaines d’analyses de sol, nos agronomes ont identifié que dans la grande majorité des cas, le facteur limitant sur prairies était l’alimentation potassique.
Vouloir optimiser les apports d'azote est une perte de temps si les approvisionnements en potasse ne sont pas suffisants.
Les systèmes de fauche sur prairies de moyennes et longues durées exportent de grandes quantité de potasse. Par exemple, trois coupes d'herbe sur une prairie de bon potentiel produisant 10 tMS/ha représentent une exportation de 320 unités de K2O !
Comme le montre le graphique, les niveaux de rendements sont radicalement plus faibles en cas de manque de potasse (courbe jaune). L'application d’azote combiné à un apport de potasse augmente le rendement annuel (jusqu’à 14 t/ha courbe bleue).
Au cours des 20 dernières années, les unités fertilisantes appliquées aux prairies ont été revues à la baisse en raison du contexte économique.
À titre d’exemple, les indices de nutrition réalisés par le Groupe Herbe et Prairies Lorraine montrent qu’en Lorraine sur la période 2014-2016 ce sont 30% des prairies qui sont carencées en phosphore et 60% en potasse. Ces chiffres étaient de respectivement 8% et 28% sur la période 1994-2001 !
La réponse de croissance de l'herbe à l'azote dépend d'un apport équilibré de potasse :
→ Dans les prairies essentiellement pâturées, les déjections animales restituent l’essentiel du P et K. Des déséquilibres peuvent néanmoins apparaître à long terme.
→ En présence de légumineuses dans la prairie, il est impératif de garantir une adéquate disponibilité initiale de ces deux éléments dans le sol.
→ Dans les prairies destinées à la fauche, la disponibilité en P et K peut décliner rapidement en raison des exportations importantes. Des apports sont donc nécessaires pour compenser ces exportations et maintenir la fertilité du sol.
Il est recommandé d'apporter la fumure de fond au moment du redémarrage racinaire, en même temps que le premier apport d'azote.
Il est essentiel de tenir compte des épandages d'effluents d'élevage dans le calcul de la fertilisation phospho-potassique. Par exemple, 20 t/ha de fumier de bovins apporte environ 60 unités de P et 180 unités de K, ce qui couvre les besoins d’une prairie de fauche.
Dans le cas de la luzerne, un apport supplémentaire de 150 à 200 kg de potassium en fin d'hiver est recommandé.
Le soufre est un macro-élément indispensable à la productivité et à la qualité des cultures. Il entre dans la composition de trois acides aminés essentiels (méthionine, cystéine et homocystéine) et favorise le processus de fixation symbiotique qui permet aux légumineuses de capter l’azote de l’air.
Si les carences en soufre étaient plutôt rares il y a 30 ans, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Jusqu’aux années 1990, les besoins en soufre des cultures étaient comblés par les dépôts atmosphériques dus à la pollution de l’air et aux phénomènes de pluies acides. L’épuration des fumées a depuis fait retomber le taux de soufre dans l’atmosphère à des niveaux qui ne couvrent plus ces besoins. Une bonne supplémentation en soufre est donc nécessaire pour performer.
Plus de 90% du soufre du sol se trouve sous des formes organiques et n’est donc pas directement assimilable par les racines. Il le devient par le processus de minéralisation.
Les besoins en soufre sont comblés en partie par la minéralisation du soufre du sol, mais la majorité de l'apport initial en soufre doit provenir des engrais minéraux.
Le Teagasc (centre de recherches agronomiques de la république d’Irlande) a démontré que le soufre permet de déplafonner le rendement d’une prairie. Dans l’essai ci-dessous, l’apport d’azote seul limite le rendement de la prairie à 60 % de son potentiel. L’apport de 5 à 6 kg de SO3 pour 10 kg d’azote épandu permet d’augmenter très significativement le rendement de la prairie (YARA HANNINGHOF, 2020).
Les amendements calciques sont importants sur prairies pour :
👉 Soutenir la structure du sol : le calcium favorise l'agrégation des particules du sol, ce qui améliore la porosité et la perméabilité du sol. Cela permet une meilleure infiltration de l'eau et aération des racines.
👉 Améliorer la disponibilité des nutriments : le niveau d’acidité du sol a un impact direct sur la disponibilité des nutriments pour les plantes. Maintenir un pH du sol approprié avec une bonne stratégie d’amendements calciques permet de favoriser une bonne alimentation des plantes par le sol.
👉 Assurer la fourniture en calcium : élément essentiel pour la rigidité des membrane cellulaires, une bonne nutrition calcique permet une meilleure résistance physique des plantes. Il est important de répondre aux besoins spécifiques des espèces présentes dans la prairie : 7 à 9 uCa/tMS pour des graminées ; 20 à 30 uCa/tMS pour des légumineuses.
Le choix de l’amendement calcique et la dose à apporter se réfléchissent grâce à l’analyse de sol.
Ils peuvent être apportés sous forme pulvérulente (chaux, calcaire, gypse, dolomie) mais également sous forme liquide (thiosulfate de calcium).
Chez Oligo+, notre mission est de simplifier votre métier en vous permettant de travailler plus sereinement, d'améliorer vos marges et d'avoir une meilleure intégration environnementale.
Comment ?
En proposant des engrais à la fois simples d’utilisation, révolutionnaires et économiques.
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Notre volonté est d’apporter de l’importance à la prise en compte de trois facteurs qui sont indispensables pour faire progresser un système : l’Homme, le sol et la plante. Nous construisons une méthode solide et personnalisée, qui saura s’adapter à chaque ferme pour combiner performance et protection du sol grâce à des pratiques simples et maitrisées.