Le Ray-grass (Lolium spp) est une graminée adventive de plus en plus présente dans les rotations céréalières, en système non-labour mais également en système classique.
Notre lecture nous amène à nous poser la question suivante : pourquoi cette adventice est-elle devenue invasive ?
Si tous les moyens agronomiques ont été mis en place pour réduire sa pression (labour, faux-semis, décalage de la date de semis, rotation), comment se fait-il qu'elle ne diminue pas ?
Le ray-grass est la manifestation du manque ou de la dislocation des argiles. Il est aussi le signe d'un manque de magnésium, manque de calcaire actif et d'un début d'anaérobiose.
Biotope Primaire : on le trouve généralement dans les bras morts des fleuves et des rivières, pièges à sédiments et à débris végétaux. Dans les zones alternativement inondées en hiver et s’asséchant en été. Autrement dit, il pousse naturellement dans des milieux sans oxygène (donc en anaérobiose).
Quelques caractères Indicateurs :
Le ray-grass est un vrai donneur d’alerte. Sa levée compense une déstructuration massive du sol (perte des argiles) :
La perte d'argiles entraîne de facto une perte du complexe argilo-humique ➡️ baisse des réserves nutritionnelles, moins bonne stabilité structurale et indirectement levée de dormance d’autres adventices.
En effet : matière organique libre (non-liée aux argiles) + taux de sodium important = fermentation de la MO. Celle-ci entraîne la levée de dormance d'autres adventices telles que les chardons, liserons, renouées et chénopodes.
L’invasion du ray-grass dans les rotations céréalières à des niveaux tels qu’on les connaît actuellement, toutes cultures confondues, est relativement récente.
Cela pourrait s’étayer sur notre théorie : « arrêt des amendements, début des problématiques d’invasions de graminées adventives ».
Voir :
Trois pistes de réflexion pour retrouver de l’efficacité en désherbage
En effet, l’invasion a pu être plus rapide pour les vulpins (anaérobioses directes de matière organique en fermentation et/ou semelle de labour en support argileux). Pour le ray-grass, l’arrêt des amendements a pu mettre un certain temps à avoir une conséquence directe sur la dégradation des argiles.
À l’origine de cette invasion :
Un amendement qui nous vient rapidement en tête est la marne = mélange de calcaire (CaCO3) et d’argiles.
On remarque que les régions les plus envahies par le ray-grass sont parfois celles où l’on marnait = technique consistant à réaliser des apports de marne pour entretenir le pH et compenser la déstructuration des argiles en place.
Une solution palliative consiste à ramener du magnésium et du calcaire dans le sol, via des apports de dolomie par exemple :
Les doses à apporter sont de 1 t/ha pour de l'entretien tous les ans et 2 à 6 t/ha pour de la correction. Cela permet de retrouver rapidement des levées moins importantes et une meilleure efficacité de désherbage.
La réactivité aux amendements sur la problématique ray-grass est relativement rapide. La difficulté est de trouver le bon amendement, le bon rythme et la bonne source.
À noter : cette approche par le biais des amendements n’a pas vocation à remplacer les techniques classiques de désherbage.
Cette méthode vise à créer un territoire hostile au ray-grass pour réduire sa présence et vient compléter l’arsenal existant de l’agriculteur.
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